L'évaluation par compétences

Le Projet

Publié le lundi 20 février 2012 17:49 - Mis à jour le samedi 7 avril 2012 08:25

Quelques informations sur notre projet Envie d'apprendre qui concerne une classe de 5° et toutes les classes de 6°.

-le constat de départ de certains élèves qui baissent les bras dès leur arrivée au collège, et finissent par « rester » en échec malgré les différents supports ou formes d’aides (pourtant personnalisés, souvent remis en cause) ou par se réorienter en fin de 4°, dans une voie parfois non choisie. La baisse de motivation générale. L'idée pour les bons élèves que l'on travaille juste pour la note et pas pour les apprentissages.

- La réponse proposée :  la décision de subsituer les notes par l’évaluation par compétences (En 6° et 5° puis en 4° à terme) et d'intégrer cette évaluation autour de savoir, savoir-faire et savoir être dans l'ensemble des classes.

*Un projet global qui va au-delà de la simple « suppression » des notes et qui passe par le souci de (re)donner du sens aux apprentissages ; ainsi à la rentrée chaque professeur explique, travaille à faire comprendre l’intérêt de sa discipline.

*Le travail sur l’estime de soi, en passant systématiquement par l'auto-évaluation.

           -Le bilan : clairement positif pour que les équipes aient souhaité généraliser à terme à l'ensemble des classes du collège.

Du côté des élèves : les incidences nombreuses et positives pour les élèves en difficulté : pas de compétition « écrasante » avec les autres mais une compétition avec soi, ses acquis et ses manques. Une valorisation des choses sues, une évaluation qui fait plus ressortir les forces… que les faiblesses. L’élève qui a échoué à la première évaluation n’est pas pénalisé par une « mauvaise note » dans la moyenne, ce qui compte c’est ce qu’il sait faire à la fin du chapitre.

Mais également le « manque »- de la référence note pour les meilleurs élèves, le manque d’une moyenne  « reflétant » le niveau général de l’enfant pour les parents.

Globalement sur le groupe classe, l’hétérogénéité des élèves est moins visible pour eux, ils sont et se sentent également plus autonomes (remarque faite par de nombreux parents, partagée par l’équipe).

Du côté des parents : pas vraiment de parents déboussolés étant donné que la très grande majorité des écoles du secteur font apparaître depuis quelques années les compétences sans recours systématique à la note.

De la satisfaction, car le seul enjeu de « la note » s’efface au profit d’un bilan de compétences (cas d’une élève de 6° ayant une sœur plus grande et témoignage de leur mère que le regard qui est porté sur le bilan n’est plus le même, il est clairement plus constructif, moins conflictuel).

De la difficulté tout de même : car les bulletins sont un peu longs (3 pages) et une seule appréciation générale apparaissait l’an passé. Les parents ont besoin (même s’ils voient bien s’il y a du vert ou du rouge sur le bulletin) qu’une appréciation vienne conforter leur analyse par discipline.

Du côté de la salle des professeurs : Après un temps d’adaptation (jusqu’aux vacances d’hiver l’an passé), cette évaluation est jugée pertinente même si elle génère un travail important et également une autre façon de penser le cours à construire (il se fait beaucoup plus au regard de l’évaluation qui va être proposée). Les analyses des manques des élèves sont plus « évidentes ». l’évaluation se fait au-delà de sa discipline (l’Histoire-géographie évalue aussi la maîtrise de la langue), l’ensemble des enseignants valident –au-delà de leur matière - les compétences sociales et civiques et évaluent l’autonomie des élèves.

L’évaluation est donc différente, elle revêt de nombreux supports, elle est à plus large spectre et elle est quotidienne.

Le travail qui reste à mener concerne les bulletins qui doivent encore gagner en clarté, un travail sur l’appréciation sera fait en conseil pédagogique en octobre autour de 2 exigences : quantifier le bilan et faire apparaître une dimension de conseil par matière.

Enfin cette expérimentation est « contagieuse » à d’autres établissements : le collège de Riscle a pris appui sur notre travail afin d’évaluer également les élèves uniquement par le biais des compétences. Nos enseignants ont présenté le projet l’an passé et ont permis que cette « piste » pédagogique naisse ailleurs.

La certitude pour tous que cela ne reste qu’une entrée, qu’un biais (un biais qui a de l'enjeu car la note reste intelligible de tous, inscrite dans l’histoire des parents, des représentations scolaires… dans une société où la compétition commence à l’école…) au service de la réussite des élèves qui sont en pleine « construction » au collège.

Lien : Question d'éducation, Chronique d'Emmanuel DAVIDENKOFF

France Info, Vendredi 16 septembre 2011